La femme infidèle a des remords, la femme fidèle a des regrets. (elisabeth)

Collée à la vitre de la voiture, elle regarde le paysage défilé sous ses yeux. Plus elle se rapproche de sa ville natale, plus elle se souvient de comment était sa vie auparavant. Elle habitait à East Gippsland avec ses parents, une mère un peu trop féministe et un père trop laxiste sur l'éducation de son seul enfant. Elizabeth a eu une enfance joyeuse. Dès qu'elle voulait quelque chose, on lui acheté. Elle n'était pas gâtée, ils voulaient juste qu'elle les aime. Ils achetaient leur fille avec des cadeaux, mais à Elizabeth, ça lui convenait. Elle voit les sentiers se dessinait au loin. Elle sourit. Elle ne pourrait pas compter le nombre de fois où ses pieds ont foulé ces chemins de terre ou de goudron. Elle se demande même s'ils ont changé les parcours. Elle sait déjà qu'elle fuira le domicile pour aller marcher, dès qu'elle aura défait sa valise. Elle se souvient de tous les temps heureux qu'elle a connu ici. Et il suffit juste qu'ils passent devant un restaurant pour que tout le malheur qu'elle a connu ici lui revienne en mémoire. Son sourire s'efface, elle lutte même pour pas que des larmes coulent sur ses joues. Ce serait trop risqué de pleurer maintenant, il lui poserait des questions. Est-ce qu'il sent qu'elle ne va plus bien puisqu'il pose sa main sur sa cuisse. Elle relève la tête et lui offre un faible sourire. Puis, elle repose la tête contre la vitre. Dans le rétroviseur, elle fixe toujours ce même restaurant. Ce n'est que lorsque le feu devient vert, que le moteur se fait à nouveau entendre qu'elle ne voit plus la devanture de son cet amas de souvenirs. Ils aimaient y aller à ce restaurant, lui, son jeune amour et elle. Elle souffle doucement. Peut-être qu'elle a fait le mauvais choix en revenant ici. Si elle est partie, c'était pour une bonne raison, pour oublier tout ce qu'elle a vécu, même si rien qu'Oliver lui rappelait toutes les erreurs et toute la destruction qu'elle a pu causer à un homme et à elle-même.

Elle était amoureuse d'un certain Elliott Harrington. Le soir, quand elle s'ennuie au fond de son lit, elle aime redire son nom dans son esprit. Ca lui fait mal, mais elle se dit que sa douleur, c'est elle qui l'a causé. Ils étaient heureux, mais elle trouvait qu'ils leur manquaient quelque chose. Elle avait vu ses parents, un couple de deux êtres humains si différents qu'elle se demandait encore comment ils avaient pu se parler pour la première fois. Elle voulait avoir le même style de relation, entre disputes, objets qui parfois volent dans la maison et amour. Cependant, elle n'avait que l'amour. Il lui manquait ce côté piquant, ses claquements de portes. Mais en même temps, si une dispute commençait entre Elliott et elle, elle fuyait, pensant que c'était la bonne façon pour que tout aille bien. Pourtant, elle a fait cette erreur. Après avoir fui une nouvelle fois, elle a trouvé refuge dans les bras d'un autre. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, pourtant, c'était fait. Honteuse, elle n'a pas perdu de temps pour le dire à Elliott. De toute façon, elle ne pouvait plus le regarder dans les yeux, ne plus lui dire qu'elle l'aimait comme elle avait l'habitude de le faire, même si elle mourait d'envie de lui crier des mots d'amour. C'était dur mais elle lui devait bien ça. Il avait toujours été honnête envers elle, c'était à son tour. « J'ai couché avec quelqu'un d'autre », elle a lâché cette phrase quand elle est entrée dans la pièce où il était. Elle se rappelle de son visage se tournait vers elle. D'abord de l'incompréhension dans les yeux de son fiancé puis de la colère. Il s'est levé. Elle a eu peur, c'était bête cette peur, parce qu'il ne l'aurait jamais touché, il avait trop de respect pour elle. Elle aussi penser avec du respect pour lui, mais elle a fait la pire des erreurs. Il s'est énervé. Elle a essayé de se racheter, de s'excuser mais le mal était fait. C'est à partir de ce moment là qu'elle a comprit qu'elle l'aimait, cependant, ils n'avaient plus rien à faire ensemble. C'est ce qu'elle pensait. Lui, il a dit des mots d'amour, il lui  a crié au visage qu'il l'aimait mais qu'il ne croyait plus en la confiance. Au final, ça devait être en l'amour qu'il ne croyait plus. Elle a détesté Elliott parce qu'il criait sur elle et elle n'aimait pas ça, mais au même instant, elle s'est détestée elle-même de lui avoir fait du mal. La colère, les cris, tout était de sa faute. Et encore aujourd'hui, elle entend toujours la voix d'Elliott dans sa tête. Elle aurait aimé garder ses je t'aime mais sa mémoire en a décidé autrement, elle a juste gardé cette colère, cette tristesse. Alors, elle a pris ses affaires et elle l'a laissé. Elle est partie retrouvée son amant, lui disant qu'ils devaient être ensemble. Elle pensait que si elle avait couché avec lui, c'était parce qu'elle l'aimait plus qu'Elliott, parce que jamais elle n'a voulu aller voir ailleurs. Cependant, on ne peut pas aimer un inconnu avec qui on a partagé un seul acte d'amour. Vu sa tête désespérée, il a accepté de la prendre chez lui. Elle avait eu la chance qu'il n'est pas encore quitté leur chambre d'hôtel. Le temps a fait qu'elle a pensé l'aimer. Elle pense toujours cela aujourd'hui, alors que son cœur lui dit de retrouver Elliott. C'est peut-être la raison de son retour en ville après près de dix ans d'absence. Rapidement, elle avait voulu quitté la ville, ne voulant pas prendre le risque de croiser Elliott en ville. Aujourd'hui, elle est prête à le rencontrer par hasard dans la rue. Elle ne saurait pas quoi lui dire, sûrement qu'elle n'oserait pas le regarder dans les yeux, est-ce qu'elle le reconnaîtrait ? Toutes ses questions sont inconscientes, mais elle a voulu revenir ici, jouant sur sa mutation. Sauf que cette mutation, c'était elle qui l'avait demandé. Oliver a suivi. Lui a l'air de l'aimer ou c'est juste habituer à sa présence à ses côtés. Ils se sont mariés mais elle se fait toujours appeler Perkins, le nom de son père, n'acceptant pas la possibilité qu'elle porte un autre nom que celui d'Elliott. Finalement, son retour, c'est peut-être pour chercher un pardon. Ils n'ont jamais pris le temps de parler de ce qu'elle a fait, peut-être qu'avec le temps et le recul, ils le pourraient ?