(Daisy) Wind of change

Tu dors plus, impossible de fermer les yeux sans faire de cauchemars, impossible de fermer les yeux sans imaginer le bébé et la réaction de tes proches. Tu tournes en rond dans le lit, regardant le plafond, puis te levant pour trouver une activité avant que ta tête ne te tourne. T'es totalement perdue, ta peur aussi. Comment le dire à ta famille, mais surtout à l'homme concerné par le bébé, car il faut être deux pour faire un bébé, deux putain ! Voilà que tu tapes de toutes tes forces l'oreiller, tu as besoin de te défouler, de laisser retomber la pression. T'en veux au monde entier, et tu t'en veux plus que tout. Pourquoi toi ? Pourquoi il avait fallu que le destin s'acharne sur toi jusqu'au bout ? Le réveil annonce 6h30 du matin. Tu as donc pas du tout fermé les yeux, ou seulement quelques secondes. Sans faire de bruit à pas de loup, tu vas vers la salle de bain. La douche s'est devenue le seul endroit où tu es tranquille, enfin pour quelques minutes. Tous les matins, tu regardes ton ventre, merde, tu grossis au début, tu trouveras des petites excuses, mais faire la fin de la grossesse, tu vas dire quoi ? Pas besoin de penser à cela maintenant. L'eau coule sur ton corps qui change. Fin de la douche quand ta soeur tape à la porte, tu l'aurais tué, mais tu sortie en ne disant rien. Pas la force. Besoin d'air, de sortir, de plus être enfermée. Tu sors l'air frais te tape le visage mais putain tu es heureuse. Tu marchas quand tu t'arrêtes, elle devant toi celle que tu évites depuis maintenant 2 mois, tu réponds plus à ses appels , tu l'évites, mais la elle est devant toi. Alors t'essayes de partir de te cacher, mais tu sens son regard sur toi. Merde pensas-tu. Trop tard plus d'échappatoire. Sourire de facade tu la regarde "Oh daisy". T'avais honte de toi mais il fallait faire comme-ci tout allait bien "Tu vas comment". Stop arrête de parler , il faut que tu arrêtes de parler et juste inventer quelque chose pour partir loin d'elle

Daisy ne travaillait pas ce jour-là, c'était un samedi comme les autres. Les avantages d'être institutrice. Comme souvent, elle s'était levé tôt histoire de pouvoir profiter de sa journée. Après une tasse de café, elle fila sous la douche et s'habilla rapidement. Elle avait enfilé un legging de sport et une brassière. Le samedi matin, elle avait l'habitude d'aller faire un peu de sport. Ce matin, elle irait faire du paddle. Elle avait ses petites habitudes, on la connaissait depuis le temps. Elle enfila une veste de sport, s'attacha les cheveux en une queue de cheval haute et enfila une paire de tennis. Elle était prête à se rendre à la plage. Elle ne pouvait s'empêcher de passer par la rue commerçante, pour récupérer un smoothie. Du haut de ses vingt-cinq ans, elle avait déjà ses petites habitudes de grand-mère. Un smoothie à la main, elle s'avançait lorsque son regard fut happer par une silhouette familière. Elle fronça les sourcils et reconnu immédiatement Nala. Toutes les deux se connaissaient bien, puisque pendant plusieurs années Daisy avait été la babysitteur de cette dernière. Elle la considérait un peu comme la petite soeur qu'elle n'avait jamais eu. Nala ne semblait pas vraiment dans son assiette et semblait même vouloir l'éviter. Daisy fronça un peu plus les sourcils. Etrange. Ce n'était pas le genre de Nala de fuir ainsi la jeune femme. Mais en y repensant, ça faisait un moment qu'elle n'avait pas eu de ses nouvelles. Elle afficha un large sourire, quand enfin Nala se décida à la saluer. Salut, ça va et toi ? Ca fait un moment ! Elle plongea son regard dans celui de Nala, loin de se douter ce qui se tramait dans son crâne.

Daisy tu l'aimait, non, tu l'aimais beaucoup. Ce petit bout de femme qui te gardait, avec elle, tu étais quelqu'un d'autre. Pas de violence, juste de l'amour, des mots qui réchauffaient ton coeur. Des câlins qui rendaient le monde meilleur. Te voilà maintenant en face d'elle, telle une coupable de crime face à un policier. T'avais tellement honte de toi ! Ton coeur battait la chamade, tu sentais tes mains devenir moites et tu avais envie de devenir une petite souris pour t'enfuir dans les petits trous de la ville. Mais, non, il fallait que tu affrontes Daisy, que tu affrontes le monde. Car oui tu étais enceinte mais le monde ne s'arrêtait pas pour autant, enfin pas pour le moment. Les yeux dans les siens tu fis un petit sourire "Oui, enfin les cours en ce moment c'est comment dire compliqué. Beaucoup de devoirs et peu de temps". Tu avais vraiment une facilité pour mentir, c'était même dangereux. La voir te faisait devenir meilleure "Tu vas faire tes courses ?" Tu espérais que oui, pour partir loin d'elle et retourner dans ta solitude. Pourtant, il ne fallait pas, tu devais lui dire pardon, lui dire que tu ne voulais pas t'éloigner ainsi d'elle. Mais rien ne sortait de ta bouche, t'étais pas possible comme môme. Vive les Fernandes pensas tu . Passant tes mains dans les cheveux tu soupiras "Tu veux boire un café avec moi?" Quoi??? Tu lui avais vraiment proposé cela ? Trop tard pour revenir en arrière. Non, elle ne pouvait accepter, non mais vraiment, tu venais de proposer cela ? Autant donner le fouet pour se faire battre. Pourtant, au fond de toi, tu voulais rester avec elle, passer une journée en sa compagnie était la meilleure chose qui pouvait t'arriver. Le cul entre deux chaises, tu étais miss Fernandes

La jeune femme ne pouvait s'empêcher de regarder avec insistance la jeune Nala. Quelque chose semblait la perturber, mais Daisy, n'était de celle qui se mêlait de ce qui ne la regardait pas et puis, c'était pas le genre à poser trop de questions. A part, si elle sentait, qu'elle pouvait faire quelque chose pour aider l'autre. Mais, elle n'avait pas la moindre idée, de ce qui pouvait tourmenter la jeune Nala. Les cours ? Peu probable, mais après tout, qu'en savait-elle ? Il faut s'accrocher, je sais que c'est facile à dire, mais tu verras, ça passe vite les études et puis, après c'est pour la vie, on pourra pas te reprendre tes diplômes. Elle lui adressa un sourire en guise d'encouragement. Nala, changea cependant rapidement de sujet pour s'intéresser à Daisy. Okey, quelque chose ne va pas. Non pas, que Nala ne soit pas le genre à s'intéresser aux autres, mais elle semblait fuir toute forme d'intérêt sur sa propre personne. J'allais à la plage enfaite, je voulais profiter du beau temps pour faire du paddle et toi ? Daisy, adorait les sports d'eau et d'extérieur. Dès que le temps s'y prêtait - même quand il ne s'y prêtait pas d'ailleurs - elle filait à la plage. Mais ses plans allaient devoir attendre, puisque Nala lui proposa de prendre un café ensemble. Oui, bien sûr. Elle releva la tête, elles étaient pile devant un starbuck coffee. Ici ? Elle désigna l'établissement du bout du nez. Nala, semblait avoir besoin de soutien. Cette invitation le confirmait, mais Daisy n'allait pas la brusquer. Elles s'installèrent et commandèrent leurs boissons. Tout va bien à la maison ? Daisy, connaissait bien la famille Fernandes, pour avoir longtemps gardé Nala. Elle ne cherchait pas à mener un interrogatoire, mais elle était suffisamment proche de la famille pour se permettre une petite curiosité.